Leudelange, ce charmant village où même les murs ont des histoires à raconter ! Du 12 au 16 septembre 2024, une ferme, transformée en un festival coloré, invite les œuvres de Gust Graas.
Quoi de mieux que l’ambiance festive d’une kermesse pour découvrir le street art et plonger dans l’univers ludique d’un maestro ? Cette exposition est un voyage poétique et humoristique, où chaque coup de pinceau cache une dose de bonne humeur !
La belle ferme décorée de street art en plein cœur de Leudelange sort de son sommeil pour reprendre son rôle de galerie d’art à ciel ouvert. En 2019, une trentaine d’artistes de rue étaient déjà passés par là, laissant derrière eux des empreintes colorées comme des bonbons qui fondent sous le soleil. Mais attendez, avant que les bulldozers ne viennent jouer les démolisseurs, les œuvres de Gust Graas sont installées là où les murs se racontent des blagues !
Pour entrer dans ce lieu magique, on se faufile dans un couloir étroit, comme si on tentait d'entrer dans un secret bien gardé.
Sur les murs, des lignes noires dansent sur un fond vert et jaune psychédélique, donnant l’impression qu’un serpent a décidé de s’inviter à la fête. Et là, surprise ! Dans la première pièce, le plafond nous lance un message de mathématiques et de physique. Est-ce un génie ou un mauvais rêve avant les examens ?
Dans cette pièce mystérieuse, on découvre une galerie d’objets. Gust a pris des morceaux de bois, un porte-monnaie et des bobines de fil – un vrai bric-à-brac– pour fabriquer des objets pour ses petits-enfants. Est-ce que ces créations sont des objets magiques artistiques ?
En avançant, on tombe face à un tableau flamboyant, La Trahison de Dalila, où un cavalier à la chevelure flottante surfe dans le vent – attention, pas de chutes ! Aux côtés, des œuvres colorées comme un arc-en-ciel après la pluie, représentant des insectes affamés ou une coquille qui ferait saliver n’importe quel gastéropode, Compétition d’insectes, Coléoptère affamé et Plentiful shell.
Et que dire du Pantalon d’artiste ? Ce chef-d'œuvre fait penser au souvenir d’un déjeuner copieux de rosbeef avec sa sauce brune, arrosé de vin rouge et sublimé par un café. Un vrai festin pour les yeux ! À côté, un petit clin d'œil à la voisine, Madamm Hémelsdéierchen, qui aurait bien besoin d’un sourire.
Puis, dans ce qui était autrefois la cuisine, les artistes de rue ont concocté une couche de noir – même l’évier et les fenêtres ont succombé à cette mode sombre. Mais voilà, que ces murs mettent en valeur une peinture de Gust Graas, datant de 1965, Papotage entre voisines, tout en pastel. Elle se retrouve face à un grand tableau vibrant de couleurs, le Pays des nains multicolores (im Zwergenland), qui ne manquera pas de ravir le cœur des enfants (ou des adultes qui refusent de grandir).
Au fil de la visite, on écoute le Trio de contrebasses, où le chef d’orchestre, étouffé par leur notes, est allongé par terre. Et là, ne manquez pas Le Taureau voit rouge, le cri d’angoisse d’une bête face à la foule avide de sensations fortes, assise sur les bancs de la corrida. Des collages relevées de quelques traits d’encre et d’un soupçon de couleur.
D’un coup de pinceau, Gust nous transporte au pays des impressionnistes avec Lupins montant au ciel (Lupinen in den Himmel), un tableau où les couleurs s’envolent comme des bulles de savon.
Un escalier ténébreux et si étroit mène au premier étage, où un Zèbre sur roues et un sapin rouge font la course en tête ! Prenez garde de ne pas tomber dans la baignoire de la salle de bains d’un blanc immaculé.
Enfin, dans la dernière pièce, les œuvres de Gust révèlent un monde enchanteur peuplé d’animaux rigolos, Les bêtes de la nuit, de petites bicoques, de locomotives miniatures. Une explosion de magie, où chaque couleur semble murmurer une histoire, nous transportant dans l’univers fascinant de ce créateur… peints pendant les vacances de Pâques (Pasqua) 1999.
Finalement, dans la grange une œuvre monumentale de 4 sur 9 mètres est tendue sous les poutres : La symphonie achevée, une plane recouverte de signes mystérieux en rouge et noir.
Et voilà que pendant un long weekend de fête, la kermesse et l’exposition « É groussen Hexeméschter » de Gust Graas ont égayé Leudelange, rythmée par des éclats de rire et des couleurs chatoyantes. Entre art, humour et poésie, cette exposition a su capturer l’âme d’un artiste dont l’imagination débordante illumine le quotidien.
Kit GRAAS